La décontamination: à quoi ça sert exactement?

Étape indispensable mais souvent mal comprise ou ignorée par les propriétaires

L’étape 3 du process de detailing: la décontamination du vernis. Une étape clé dans la rénovation et même la mise en protection d’un véhicule. Il s’agit là d’un passage obligé mais qui bien souvent est soit mal exécuté, soit complètement zappé par les propriétaires. Mal comprise, cette étape est pourtant déterminante afin de préparer au mieux le vernis au polissage ou à la mise en cire d’une auto.

Nous allons voir dans cet article l’intérêt capital de décontaminer le vernis de son auto, chimiquement et mécaniquement afin d’avoir un état de surface parfait.

Qu’est ce que la contamination de surface?

Excellente question, que beaucoup de personnes devraient se poser au final! On retrouve toute sorte de polluants sur le vernis, y compris sur des véhicules neufs.

La nature même de ces polluants peut être organique ou inorganique. On retrouve entre autres, des particules ferreuses (poussières de plaquettes de frein incrustées dans le vernis), des retombées industrielles polluantes, les suies carbonées (échappements), le goudron, les voiles de sève, les restes de cadavres d’insectes…

Ces contaminants accrochent en surface voir pénètrent en profondeur dans votre vernis.

Un véhicule neuf, fraichement livré au client peut déjà présenté certains de ces contaminants s’il a été stocké sur parc extérieur pendant de nombreuses semaines/mois…

• Comment reconnait-on que notre vernis est contaminé?

Si votre vernis présente une contamination, même légère, vous aurez un toucher assez rêche en surface et verrez ces contaminants notamment sur les parties basses (petits points noirs de goudron, ou marron lorsqu’il s’agit de poussière de plaquette oxydée par exemple).

Un voile terne ou légèrement jaune sur votre vernis rendant votre peinture moins éclatante (cf. photo ci-dessous avec le 50/50 après décontamination) peut aussi être un signe qu’un voile de contamination est présent sur l’auto.

• Comment décontamine-t-on un vernis?

Il existe 2 méthodes de décontamination.

La première est chimique. Par l’utilisation de produits bien ciblés sur la nature du contaminant (goudron, oxydes ferreux etc.) vous serez en mesure de vous débarrasser du plus gros des contaminants présents. Mais bien souvent cela ne suffit pas. Il faut faire appel à une action mécanique.

La décontamination chimique se fait à l’aide d’un décontaminant ferreux ou bien d’anti-goudron pour le goudron présent sur le vernis. Ces produits agissent en profondeur contre les oxydes ferreux (jantes, carrosserie, vitres etc.), d’autres contre la sève et/ou le miellat, et enfin d’autres sur le goudron.

La seconde méthode donc qui est directement complémentaire de la première, est une action mécanique de contact sur votre vernis. On utilise alors différents accessoires: clays (barres d’agile), gants, serviettes, disques de décontamination.

Ces accessoires fort utiles ne fonctionnent pas seuls. Il faut utiliser en plus un lubrifiant. Ce lubrifiant indispensable est souvent composé d’eau principalement, mais aussi d’agents lubrifiants, d’huiles, de chaînes polymères diverses.

Une fois que l’on a en sa possession une clay par exemple et un lubrifiant clay, on peut alors procéder à la décontamination de son vernis.

Il suffit alors de vaporiser largement votre lubrifiant sur une zone d’un panneau, également sur votre clay, et de procéder par mouvements rectilignes croisés.
Inutile d’appliquer une trop forte pression au risque de créer vous-même des défauts de surface. On appelle ces défauts du « clay maring », sorte de ponçage très léger de surface. Car oui la clay contient des abrasifs et peut créer des défauts sur votre vernis surtout si vous prenez un grade Hard.
Vous constaterez donc que votre clay se charge en contaminants divers. Il faudra donc la malaxer sur elle-même pour recréer une surface propre à chaque fois.

Il existe en effet plusieurs dureté de clays, au même titre que vous trouverez plusieurs degrés au niveau des gants de décontamination par exemple.
Il faudra donc choisir le grade de votre clay en fonction de la contamination présente sur votre vernis.

Vous pourrez décontaminer toute votre carrosserie et tout surface vernie (jantes, plastiques vernis) au même titre que les vitres. Seuls les joints et autres plastiques bruts ne doivent pas être décontaminés avec une clay ou autre accessoire de décontamination au risque de les abimer.

• A quelle fréquence dois-je décontaminer mon auto?

C’est variable. En fonction du kilométrage annuel parcouru, des conditions de stockage, de l’entretien régulier apporté…ou non. Disons qu’une décontamination à chaque changement de saison peut être envisagée pour des véhicules roulant quotidiennement. Tous les semestres pour ceux roulant occasionnellement.
De manière plus générale, une décontamination doit être opérée lorsque le toucher de vernis se dégrade et/ou si vous souhaitez renouveler votre protection.

• Cette opération comprend-elle des risques?

La décontamination peut créer certains défauts en effet! Vous pouvez au passage de la clay, de votre gant de décontamination créer des légères marques de ponçage, très fines, mais visibles tout de même notamment en plein soleil. On appelle donc ces défauts le « clay maring« . La photo ci-après expose bien le phénomène.

Il est à savoir que dans les clays sont présents de légers abrasifs. Ils peuvent être même plus abrasifs sur les clays dites « Hard » pour retirer efficacement et rapidement la contamination de surface.

Ainsi, il est toujours conseillé d’utiliser une clay fine (light ou ultra light) pour vos décontaminations régulières et d’entretien. Pour les décontaminations plus Hard, si vous utilisez une clay Medium ou Hard, il vous faudra effectuer une passe de finition en polissage (manuel ou machine) pour retirer ces éventuels défauts de surface crées involontairement.

• Que dois-je faire après avoir décontaminé mon véhicule?

Vous pouvez ensuite le lustrer et le protéger ou juste passer à la protection si votre vernis est neuf et que vous avez utiliser une clya ultra fine sans avoir créé de défauts parasites (clay maring).

J’espère que cet article aura pu éclairer certains et certaines d’entre vous, qui n’ont pas encore osé se lancer dans cette opération. Cette étape est selon moi l’une des plus importantes dans le process et ne doit en aucun cas être négligée. Elle ne présente pas de danger majeur, bien respecter les conseils exposés ci-avant. Prendre son teps aussi, une décontamination peut prendre beaucoup de temps lorsque le véhicule n’en a jamais connu.

Tous à vos clays, partez! Bon detailing 🙂